Conférence nationale du PCF : concrétiser le Front de Gauche pour 2012

Plus de 800 délégués venus de toute la France étaient réunis ce week-end à Montreuil (Seine Saint-Denis) pour la conférence nationale du PCF consacrée aux échéances de 2012. L’assemblée des communistes a voté à plus de 63% une résolution proposant un accord global du Front de Gauche sur la présidentielle, les législatives et le programme partagé, rendant ainsi possible une candidature de Jean-Luc Mélenchon avec 80% des circonscriptions pour le PCF. Les adhérents trancheront lors de la consultation des 16, 17 et 18 juin prochains.

Un débat complexe mais décisif

Le rapport introductif de Jacques Chabalier a fixé d’emblée les enjeux du débat général en resituant la conférence dans la suite des travaux du Conseil National et des discussions avec les partenaires du Front de Gauche, ce qui a immédiatement permis la mise en perspective des différents candidats à l’investiture pour l’élection présidentielle. La réussite du Front de Gauche s’est rapidement révélée être l’objectif commun, au-delà des divergences de point de vue exprimées au cours du débat. Pour cette raison, l’essentiel de la discussion a porté autour du projet d’accord global et de la contre-proposition de candidature à la présidentielle défendue par André Chassaigne. Suite au désistement d’André Gerin au profit d’André Chassaigne, seule une voix s’est prononcée pour une rupture avec le Front de Gauche, celle d’Emmanuel Dang Tran, lui aussi candidat à l’investiture. L’enjeu de la conférence a donc été de parvenir à une expression démocratique des communistes qui évite le piège stérile des primaires et qui permette au contraire à chacun de se prononcer pour un projet plutôt que pour un nom. Et tel est bien le sens de la résolution majoritaire et du bulletin de vote qui en ont résulté : garantir l’unité du Front de Gauche et faire vivre le rassemblement au-delà des divergences de détail.

Mise en commun et échange d’expériences

Toutefois, il serait faux de restreindre la conférence nationale à une longue délibération sur l’échéance de 2012 et la question des candidatures. Elle a aussi été le lieu d’un travail collectif d’élaboration de la part des communistes, notamment dans le cadre des « ruches », ces tables rondes thématiques autour desquelles se sont retrouvés des délégués de différentes fédérations pour échanger leurs opinions, leurs expériences et leurs perspectives à propos des initiatives contre la vie chère, de la lutte contre le pacte euro+ et de la campagne partagée. Ces trois jours ont également été placés sous le signe de la solidarité internationale autour du printemps arabe et du mouvement des indignés dont différents représentants ont pris la parole pour faire partager leurs luttes. Une occasion supplémentaire de montrer une autre façon de faire de la politique, ancrée dans les préoccupations de la population et fondée sur une démarche collective, afin de redonner envie aux citoyens d’être de véritables acteurs de la vie politique et non de simples supporters, comme le rappelait Pierre Laurent dans sa conclusion.

    Jean Quétier