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Le blog du PCF de la Communauté d'Agglomération de Sophia Antipolis

Courant d'ère (chronique 40)

Parti(s) ?

 

On aura tous entendu la semaine dernière : les rats quittent le navire. Je ne m’étendrai pas sur la pertinence de la métaphore qui, en définitive, n’a d’intérêt que pour quelques anticommunistes un peu primaires.

 Le départ des refondateurs ne doit pas nous interroger seulement par la perte d’élus qu’il représente. C’est une erreur qu’il nous a déjà fallu éviter de commettre et parfois même combattre lors de l’examen du score du Front de Gauche aux dernières élections régionales. Une analyse rigoureuse ne saurait laisser de côté la variable fondamentale que constitue l’influence du parti sur la société.

Un des risques que représente le fantasme de la valeur par soi et quasi-autonome du parti est de tomber dans le fétichisme de l’organisation.

Il faut reconnaître aux refondateurs d’avoir pointé du doigt ce danger, même si je ne partage d’autre part ni leur lecture ni leurs solutions alternatives.

Dénoncer le hiatus entre un fixisme organisationnel et une prise de conscience relativement faible de la part de ceux qui ont intérêt à la transformation sociale est une chose, appeler de la façon la plus abstraite à mettre un terme à la forme-parti en général en est une autre.

 La solution que le Parti Communiste Français et le Front de Gauche proposeront ne saurait se limiter à une position en quelque sorte médiane qui serait celle du compromis et de la conciliation.

 Nous ne pourrons revendiquer le titre de force de proposition si nous ne sommes pas capables d’être à la fois concrets et innovants.

A cet égard, l’association des partisans du Front de Gauche se devra d’éviter deux écueils : celui d’être un parti de partis, autre nom du cartel, et celui d’être une énième version des collectifs antilibéraux dont la très faible pérennité est suffisamment connue.

 L’ambition d’être un véritable espace d’engagement, au-delà de la scission abstraite du parti et de l’action, ne nous quittera pas car nous n’avons plus le droit à l’erreur. Le succès de ce congrès d’étape, comme du congrès ordinaire qui le suivra n’est pas simplement décisif pour notre parti mais pour la recomposition de la gauche et de l’échiquier politique français en général.

 Il faut que nous ayons en tête que ce qui va se jouer entre le 18 et le 20 juin, mais aussi et surtout après cette échéance, est peut-être moins important pour nous que pour ceux qui n’ont pas encore trouvé ou retrouvé l’espoir du changement.

 La locomotive de l’histoire ne sifflera pas trois fois avant son démarrage et, si nous ne pourrons pas en connaître à l’avance le trajet, il est de notre devoir de chercher dans la mesure de nos moyens à l’anticiper plutôt que de tenter simplement de sauver ce qui peut l’être en en restant au point de vue de la structure sans penser cette dernière comme prise dans un mouvement.

Certes, ceux qui luttent ont besoin d’un congrès réussi, mais il en va dans une toute autre proportion pour ceux qui souffrent et ne luttent pas encore – je pense notamment aux abstentionnistes – à qui il serait criminel de n’avoir plus à proposer que de la compassion ou de la charité.

 

Jean Quétier.

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